Code : ARC1046-1
Enseignante-chercheuse principale
Christiane Sfeir, PhD
christiane.sfeir@alba.edu.lb
Date du début : Février 2025
Descriptif
Sachant que le projet urbain ne se limite pas à des considérations architecturales ou fonctionnelles, il englobe également des dimensions culturelles et sociales. L’art urbain, dans toutes ses facettes, se manifeste quant à lui, souvent comme une réponse créative aux défis posés par les problématiques de la ville. En intégrant des productions artistiques dès la conception des projets urbains, on peut favoriser une approche plus inclusive et participative. L’atelier se propose d’explorer la production de l’espace urbain à travers le prisme artistique, en s’appuyant sur l’observation des pratiques et usages présents. En tenant compte de la crise actuelle et du mode de vie des résidents et en intégrant les éléments du plan stratégique à venir, les artistes auront pour mission de formuler des propositions de modifications pertinentes. Ces suggestions devront non seulement anticiper le projet de développement durable adopté par la ville, mais aussi être acceptées et valorisées par la population.
Introduction
Le projet proposé se situe dans la continuité et dans la phase finale d’un projet de développement urbain sur la ville de Bourj Hammoud qui s’intitule « Bourj Hammoud 2021- 2031 : Ensemble pour un meilleur présent et futur ». La Municipalité de Bourj Hammoud a décidé d’engager une transformation majeure de son territoire, pour en faire un modèle de ville écologique, une cité pour tous et la fabrique culturelle et artisanale du Grand Beyrouth.
L’ambition est de donner une vision de la transformation à moyen terme du territoire, d’orienter un processus dynamique de mutation et déjà de concrétiser certains projets opérationnels. A cette fin, la Municipalité s’attèle à la conception d’un plan stratégique de renouvellement de la ville, qui s’appuie sur quatre engagements prioritaires : la production d’énergies renouvelables, la revitalisation du centre-ancien, la renaturation et la gestion des déchets.
Cette démarche de plan stratégique est soutenue dans le cadre de la coopération décentralisée par le Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères et un groupement de collectivités territoriale françaises (la Région Sud, la Métropole Nice Côte d’Azur, la Ville de Marseille et le Havre Seine Métropole) ainsi que par des universités libanaises. L’Agence des villes et territoires méditerranéens durables (AVITEM) assure la coordination technique du projet.
Initié en 2021, ce processus est arrivé aujourd’hui à un tournant final : l’équipe de concepteurs urbains « l’agence d’architecture Ateliers Philippe Madec » été mandatée pour finaliser le plan stratégique de renouvellement urbain déjà conçu par l’Avitem en collaboration avec les deux universités FBAA2/UL et AUB, et pour concevoir un programme pré-opérationnel de revitalisation du centre-ancien et de renaturation du territoire.
À partir des orientations stratégiques établies, ce projet vise à anticiper et à préparer les habitants aux changements qui découleront de leur mise en œuvre à travers le prisme des productions artistiques.
Néanmoins, un nouveau contexte dramatique s’est récemment ajouté à la situation actuelle, entraînant un afflux significatif de déplacés provenant du Sud et de la Banlieue-sud, suite à l’intensification récente de la guerre au Liban. Dans ce cadre, il est crucial d’intégrer une approche pragmatique dans la recherche sur la production de l’espace urbain à travers le prisme artistique, afin de prendre en compte les spécificités et les défis inhérents à un tel environnement de guerre.
L’initiative s’articule donc autour de la production de l’espace, en s’appuyant sur le regard des artistes et en observant les pratiques et usages des résidents. Sachant d’une part qu’il est crucial de respecter les habitudes et coutumes des habitants, et d’une autre part que l’art peut jouer un rôle crucial dans les périodes de crise, notamment en tant qu’outil de résistance et de mobilisation, nous proposons d’introduire des interventions pertinentes issues du nouveau plan stratégique. Cela soulève la question suivante : comment concilier ces deux aspects ?
Les modifications envisagées doivent non seulement anticiper le projet, mais aussi favoriser son acceptation en harmonie avec l’état actuel de la communauté.
Acquis d’apprentissage spécifiques
- A la fin de cet ARC, l’étudiant·e sera en mesure de :
- Identifier les principaux concepts et théories liés à l’articulation entre le projet urbain et le projet artistique. Les concepts de sémiotique, de communication du projet de territoire, de lecture et analyse du paysage, et de psychologie de l’espace seront élaborés.
- Interpréter de manière critique l’art urbain qui contribue à la fabrique de la ville. Le positionnement de l’artiste et le symbolique des productions artistiques seront des exemples à disséquer et à commenter.
- Évaluer les différentes perspectives et approches liées au domaine de l’art dans la ville. Savoir argumenter en profondeur la relation entre « l’œuvre » de l’artiste, et le public. Dans ce cas, l’interaction entre le participant et l’œuvre devient plus importante que l’œuvre elle-même. Savoir sortir de la passivité pour transformer le spectateur en acteur.
- Analyser les problématiques complexes liées au rôle de l’art dans l’aménagement du territoire, au positionnement des artistes qui pourraient communiquer des idéologies à travers des œuvres d’art exposées dans l’espace public. L’ambition des projets de développement des territoires implique généralement la dimension culturelle dans leur stratégie politique, cependant, le dialogue entre les acteurs des politiques culturelles, artistiques et les responsables du projet urbain et de développement de la ville n’est pas toujours simple et se confronte à la complexité des enjeux, aux choix de chacun, et à la difficulté de dialoguer suivant un langage commun dans l’écart des visions pour la ville. La prise en compte de ses dimensions et l’implication de l’imaginaire de l’artiste dans les stratégies de développement urbain reste un défi à surmonter
- Résoudre des problèmes pratiques qui pourraient émerger quant à la cohérence entre les différentes expressions artistiques relatives aux spécialisations des étudiants (architecture, cinéma, arts plastiques…), et aux outils adoptés par chacun.
- Concevoir des solutions novatrices et créatives en intégrant les concepts de l’art urbain éphémère ou permanent, et surtout durable, tenant compte de l’articulation entre le niveau communautaire, ses implications culturelles, sa position dans le système d’échange et la mise en place de la centralité commerciale qui fait la particularité de Bourj-Hammoud.
- Planifier et organiser des projets en utilisant des compétences acquises basées sur deux points essentiels : a) travailler sur un même projet en équipe multidisciplinaire puisque les étudiants sont de spécialisations différentes ; b) travailler en suivant une feuille de route préalablement conçue et adoptée par le responsable de la demande. (La municipalité dans le cas du projet)
- Réaliser des travaux pratiques démontrant la maîtrise des compétences acquises.
- Produire des rapports ou des présentations de haute qualité. Pour cela, les étudiants devront présenter : a) une présentation en format Ppt. b) un rapport scientifique qui unifiera leurs travaux en forme de publication scientifique à auteurs multiples.
- Appliquer les compétences acquises dans des contextes professionnels et pertinents au domaine de la recherche. Les compétences acquises seront utiles et appliquées par les étudiants sur le volet opérationnel dans leurs projets futurs, comme sur le volet théorique et conceptuel.
Hypothèse de recherche
Comment l’artiste peut-il contribuer à la fabrique de la ville ? La question nous renvoie à la nature de la relation entre l’art et l’espace public. Elle interpelle tous ceux qui appréhendent, programment, conçoivent et gèrent des espaces urbains (Haddak-Bayce S. 2021).
En partant des orientations politiques au cœur du plan stratégique de Bourj Hammoud de demain, la vision de l’avenir se dessine autour de trois piliers :
Une ville pour tous : L’amélioration des conditions de vie des habitants doit bénéficier à tous sans discrimination, y compris pour les nombreuses communautés d’immigrés, de réfugiés et de déplacés qui habitent à Bourj Hammoud.
Conforter Bourj Hammoud comme fabrique artisanale et artistique du Grand Beyrouth : Bourj Hammoud est reconnue comme une réelle fabrique artisanale et culturelle, et comme une « ville-marché ». Il s’agit de l’ériger en modèle de ville productive et artisanale, résolument tournée vers la transition écologique.
Devenir une éco-cité exemplaire pour le Liban : Bourj Hammoud est un territoire à enjeu écologique majeur avec son fleuve dégradé, son front de mer occupé par la décharge et son port fortement pollué. Les inondations générées en cas de fortes pluies génèrent aussi d’importantes nuisances environnementales et sanitaires. La pollution des générateurs enfin, dégrade la santé des habitants. L’urgence s’impose d’amorcer une refondation urbaine qui montre la voie de la transition écologique et qui participe de la qualité environnementale de la ville dans sa globalité.
Or, si l’objectif du plan stratégique est de concevoir une ville durable basée sur ces trois piliers, le véritable enjeu réside dans la création d’une ville sensible. Une ville où l’imaginaire et la « poétique de la ville » (Bonnin J.-L. 2021) peuvent s’épanouir, favorisant un foisonnement créatif. C’est le rôle des artistes.
Notre première hypothèse repose sur l’idée que les interventions artistiques intégrées dans le paysage urbain, laissent une empreinte significative sur les espaces, empreinte qui serait perçue au fil des déambulations des habitants et des visiteurs. Ses sensations interactives enrichissent et transforment les perceptions tout en éveillant la curiosité de chacun, suscitant même des débats publics. Ainsi, de manière plus ou moins explicite, l’art urbain joue un rôle actif dans la vie publique des lieux qu’il occupe. Il constitue un vecteur de dialogue entre les artistes et les habitants, un dialogue que les acteurs politiques locaux pourraient même s’approprier à divers niveaux. Dans ce contexte particulier d’espace multiconfessionnel et de tension, l’art peut jouer un rôle crucial dans les périodes de crise, notamment en tant qu’outil de résistance et de mobilisation. En période de guerre, il devient essentiel d’explorer comment l’art peut non seulement représenter la souffrance et les luttes des populations, mais aussi contribuer à la reconstruction sociale et culturelle des espaces urbains
Notre deuxième hypothèse repose sur la communication et ses outils, sachant que cette procédure devient une nécessité vigoureusement défendue au cours des trois dernières décennies (Bailleul H. 2008). En effet, la communication occupe une place prépondérante dans tous les aspects de la vie sociale, le secteur des politiques publiques, et en particulier en ce qui concerne l’aménagement du territoire. Le volet opérationnel de cet atelier contribuera en partie, d’une manière légitime et bénéfique, et en respectant le principe démocratique, à transmettre à la population les actions et opérations entreprises sur le territoire.
Un îlot démonstrateur de trois échelles est choisi et localisé pour la réalisation opérationnelle de l’atelier.
Méthodologie
Cadre de recherche et de création :
L’ordre de présentation des concepts suivra un parcours qui, en partant du projet urbain, mettra en lumière les liens souvent implicites entre celui-ci et l’art urbain. Cette démarche vise à explorer les affinités qualitatives qui existent entre ces deux domaines, en soulignant comment l’art peut enrichir et transformer l’expérience urbaine.
Sachant que le projet urbain ne se limite pas à des considérations architecturales ou fonctionnelles, il englobe également des dimensions culturelles et sociales. L’art urbain, dans toutes ses facettes, se manifeste quant à lui, souvent comme une réponse créative aux défis posés par les problématiques de la ville. En intégrant des productions artistiques dès la conception des projets urbains, on peut favoriser une approche plus inclusive et participative.
L’un des enjeux majeurs de cette interaction est la participation des habitants. En les impliquant dès les premières étapes de la conception, on favorise non seulement leur appropriation de l’espace, mais aussi un dialogue constructif entre les différents acteurs du projet. L’artiste joue alors un rôle clé en tant que médiateur, capable de traduire les aspirations des habitants en propositions concrètes qui nourrissent le projet urbain. Ce processus d’élaboration ouverte permet d’intégrer les préoccupations sociales et culturelles au cœur même de la fabrique urbaine.
Un outil crucial : Le paysage
Le paysage, dans sa dimension physique et sensible, constitue un levier essentiel pour élaborer un cadre théorique enrichissant la recherche de ce projet. Sa lecture, sa compréhension et son évaluation offrent des outils précieux pour analyser l’espace, ses composantes et son évolution, tout en identifiant les enjeux et défis à relever pour l’avenir. Ainsi, le paysage se révèle être un véritable outil pour ce projet, permettant de favoriser la collaboration entre différentes disciplines, d’intégrer les perspectives locales et globales envisagées, d’appréhender le changement et l’adaptation des usagers aux modifications proposées des espaces et d’impliquer les acteurs locaux dans le processus décisionnel.
Les arts :
L’artiste est aujourd’hui un acteur de plus en plus associé à une équipe de conception urbaine.
L’apport de ce dernier peut se traduire par une production, mais aussi par un accompagnement des habitants dans le processus de transformation de la ville. Il apporte, dans bien des cas, une plus-value en termes de compréhension d’enjeux sociologiques qu’aménageurs et promoteurs peinent à développer. La sensibilité et le regard de l’artiste sont considérés de fait comme une véritable compétence au service du projet urbain.
Sa capacité à établir un dialogue avec les habitants permet de mieux cerner leurs besoins et aspirations, favorisant ainsi une appropriation collective des espaces publics. Par exemple, des initiatives comme celles de Thierry Payet illustrent comment l’art peut reconnecter les politiques publiques aux réalités vécues par les citoyens, en intégrant leur vécu dans le processus de conception urbaine.
Néanmoins, l’apport artistique dans les projets urbains dépasse la simple esthétique ; il touche également aux dynamiques sociales. Les artistes, par leur engagement sur le terrain, sont capables d’identifier et de mettre en lumière des problématiques souvent négligées par les acteurs traditionnels. En favorisant la participation citoyenne, ils contribuent à une meilleure acceptation sociale des projets urbains et renforcent le sentiment d’appartenance des habitants à leur territoire. En plus, l’art peut servir à documenter et à préserver les mémoires collectives des communautés touchées par la guerre, contribuant ainsi à une forme de défoulement collectif.
Ainsi, l’artiste se positionne comme un acteur incontournable dans la fabrique de la ville moderne. Sa sensibilité et son regard unique sur l’espace urbain sont désormais reconnus comme des compétences essentielles qui enrichissent non seulement le projet architectural, mais aussi la vie sociale et culturelle des quartiers.
Les Sciences sociales :
La psychologie de l’espace et l’aménagement de l’espace urbain sont intimement liés, car la manière dont nous percevons et interagissons avec notre environnement urbain a un impact significatif sur notre qualité de vie. Cette relation se manifeste à travers plusieurs dimensions, allant de la conception des espaces publics à l’impact psychologique des aménagements sur les habitants.
La psychologie urbaine étudie les interactions entre l’individu et son cadre de vie. Elle s’intéresse aux perceptions, aux comportements et aux émotions que suscite l’environnement urbain. En intégrant des éléments de psychologie environnementale et sociale, cette discipline permet de mieux comprendre comment les aménagements urbains influencent le bien-être psychologique des citoyens.
Méthodes de collecte de données :
Toutes les disciplines artistiques disponibles auront leur rôle dans cette expérience. Les outils de chacun peuvent changer selon les critères adoptés mais toutes les propositions et analyses seront travaillées suivant un cadre cohérent issu du plan stratégique et des engagements prioritaires du projet déjà élaboré. Mais, le défi serait de garder la trame des représentations symboliques présentes dans la structure urbaine de la ville. L’ensemble de repères et de références qui constituent la mémoire collective devrait être préservé dans son cadre spatial.
(A) La collecte de données sur l’ilot démonstrateur choisi sera répartie sur trois temps :
1- La compréhension de la problématique : A partir des études effectuées antérieurement et qui seront mises à la disposition des étudiants.
2- L’interprétation du plan stratégique, et des engagements prioritaires et leur projection sur l’ilot démonstrateur
3- L’observation pertinente et le relevé de données utiles qui portent sur le comportement des habitants et leur appropriation de l’espace. En se référant à l’ouvrage de De Certeau, (Certeau M. de 1990), les étudiants devront chercher à comprendre comment l’usager « invente le quotidien grâce aux arts de faire, ruses subtiles, tactiques de résistance par lesquelles il détourne les objets et les codes, se réapproprie l’espace et l’usage à sa façon ». Utiliser des méthodes d’observation et d’interaction directe pour comprendre les impacts de la guerre sur la vie quotidienne des résidents.
Analyse des données :
(B) Analyse des données recueillies sur le plan stratégique proposé, face à la réalité du terrain :
À partir de l’analyse approfondie de la littérature réalisée lors de la première phase du projet, ainsi que des données collectées sur le terrain, les étudiants devront acquérir la compétence nécessaire pour diagnostiquer les informations pertinentes. Ce diagnostic sera effectué en se référant à des critères d’évaluation issus du cadre théorique établi.
Cependant, cette analyse sera réalisée selon la spécialisation de chaque étudiant :
Les cinéastes : En partant de l’idée de Sorlin que le cinéma a progressivement intégré le cadre géographique de l’action comme opérateur essentiel de l’image et du sens (Sorlin P. 1999), la marche inverse sera adoptée en considérant la ville comme une scène, et les séquences visuelles du paysage urbain deviennent ainsi un élément dramatique attractif ou répulsif selon le contexte à analyser.
Les architectes, les architectes d’intérieur, les paysagistes et les urbanistes pourront démarrer sans les dissocier à partir des trois concepts théoriques fondamentaux, à savoir la structure, la fonction et la forme (Lefebvre H. 1967). L’analyse portera sur la connaissance de leur portée, leurs aires de validité, leurs limites et leurs rapports réciproques, savoir qu’ils font un tout, mais que les éléments de ce tout, ont une certaine indépendance et une autonomie relative. Ensuite chacun peut poursuivre en mettant en avance sa thématique de spécialisation.
Les arts graphiques et plastiques : analyser la perception de l’espace par les habitants en fonction de l’espace d’usage qui leur est propre. Souligner la complexité du processus perceptif qui part du réel vécu au modèle simplifié (Bailly A.S. 1974) que l’homme construit de son environnement. Analyse du visuel de la ville.
(C) Productions artistiques
Selon les thématiques, chaque étudiant ou groupe d’étudiants présenterons leur vision de la finalité du projet.
Résultats attendus
La méthodologie adoptée dans ce projet transcende les approches traditionnelles d’aménagement, qui consistent généralement à élaborer un projet à partir d’une problématique à définir. L’originalité de cet atelier réside dans le fait que le projet a déjà été validé, et que toutes les étapes de sa conception ont été achevées. Ainsi, l’objectif principal est de développer un nouveau modèle de communication visant à présenter le projet à la population, afin d’en favoriser l’acceptation, tout en tenant compte des nouvelles données sur le terrain.
Ainsi, cet atelier, fondé sur une méthodologie novatrice, ne peut que générer des résultats inspirants. Il constitue un modèle de concertation qui favorise l’interaction entre les habitants et un projet qu’ils découvriront au fur et à mesure du déroulement de l’atelier. De plus, ce projet mettra en lumière le rôle essentiel des artistes dans la création de l’espace urbain, le renforcement de l’identité communautaire et le sentiment d’appartenance.
Tout en répondant aux exigences du plan stratégique, les propositions artistiques seraient conçues pour répondre aux conditions spécifiques engendrées par le conflit, en intégrant des éléments temporaires ou modulables qui peuvent évoluer avec la situation.
Les interventions les plus attendues seraient celles qui favorisent la résilience communautaire, comme la création d’espaces sûrs pour le dialogue et l’expression artistique.
Modalités d’évaluation
Les évaluations du travail des étudiants seront sur trois phases :
- Le cadre théorique sous forme de rapports sur chaque thématique (la répartition des thématiques sera en fonction des spécialisations. 1/6 de la note finale
- La collecte de données (sur le plan stratégique et le terrain) et le diagnostic, 1/3 de la note (présentation ppt pour chaque thématique)
- La production de projets artistiques (chacun selon sa thématique) qui visent à préparer la population à l’acception du plan stratégique proposé.1/3 de la note (présentations ppt ou mp4 ou autre)
Une publication commune sur tout le projet (travail du groupe) 1/6 de la note Une présentation en public à la municipalité clôturera l’atelier.
Références
Bailleul H. 2008 : « Les nouvelles formes de la communication autour des projets urbains : modalités, impacts, enjeux pour un débat participatif. Analyse du rôle des images dans le débat participatif autour de deux projets urbains en France. » [en ligne]. Métropoles. (« Revue électronique consacrée à l’analyse interdisciplinaire des villes et du fait urbain » ), 2008, vol. 3, (Revue électronique consacrée à l’analyse interdisciplinaire des villes et du fait urbain), pp. 98‑139. Disponible sur : http://metropoles.revues.org/.
Bailly A. S. 1974 : « La perception des paysages urbains.: Essai méthodologique » [en ligne]. L’Espace géographique. 1974, vol. 3, no 3, pp. 211‑217. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/spgeo_0046-2497_1974_num_3_3_1486, DOI < 10.3406/spgeo.1974.1486 > [consulté le : 10 octobre 2024].
Bonnin J.-L. 2021 : « L’art et la culture au cœur du projet urbain ». Belveder. novembre 2021, vol. 9, pp. 13‑16.
Certeau M. de 1990 : L’invention du quotidien. vol. 146. Gallimard (« Folio essais » ), 416 p. Luce Giard.
Chapel E. 2005 : « Chapitre XV. Les architectes et l’objectivation de l’urbain: La carte statistique au centre de l’action urbanistique » [en ligne]. in : Pousin, (dir.). Figure de la ville et construction des savoirs. Paris : CNRS Éditions, pp. 173‑183. Disponible sur : https://books.openedition.org/editionscnrs/4317, DOI < 10.4000/books.editionscnrs.4317 > [consulté le : 10 octobre 2024].
Gamba F. 2011 : « Lire la ville quotidienne entre technique et poétique ». Sociétés. (« Paysages et vécu »), 2011, vol. 114, (Paysages et vécu), pp. 120‑127.
Haddak-Bayce S. 2021 : L’art et l’espace public entre émotion esthétique et quête de sens. Bordeaux-Aquitaine : A’urba (« Regard sur l’espace public » ), mars 2021, p. 1‑25. (« Regard sur l’espace public »). Rapport 23.
Lefebvre H. 1967 : « Le droit à la ville » [en ligne]. L’Homme et la société. 1967, vol. 6, no 1, pp. 29‑35. Disponible sur : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/homso_0018- 4306_1967_num_6_1_1063, DOI < 10.3406/homso.1967.1063 > [consulté le : 10 octobre 2024].
Montiel T. 1989 : « Création collective dans l’espace urbain. L’art en tant qu’activité instauratrice » [en ligne]. Images et mémoire. (« Les Annales de la recherche urbaine »), 1989, vol. 42, (Les Annales de la recherche urbaine), pp. 81‑88. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1989_num_42_1_1448, DOI < https://doi.org/10.3406/aru.1989.1448 >.
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Sorlin P. 1999 : « La ville peut-elle être une scène ? Cinéma et urbanisme » [en ligne]. Les Annales de la recherche urbaine. 1999, vol. 85, no 1, pp. 71‑77. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1999_num_85_1_2283, DOI < 10.3406/aru.1999.2283 > [consulté le : 10 octobre 2024].
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Matériel requis
- Logiciels nécessaires (Support visuel, connexion pour Teams, installation de son pour les films)
- Type de salle
- Matériel éducatif pour le.s responsable.s de l’ARC
Calendrier
Séance 1
- Présentation du plan stratégique validé, de la problématique et des résultats sur les grandes orientations des engagements prioritaires. Formulation des questions de recherche interdisciplinaires.
- Nombre d’heures : 3 heures
- Travail personnel : 8 heures
Séance 2
- Révision et visionnage des concepts de paysage (lecture compréhension et évaluation), en mettant l’accent sur les travaux interdisciplinaires pertinents.
- Nombre d’heures : 3 heures
- Travail personnel : 8 heures visite du terrain
Séances 3 et 4
- Révision et visionnage des concepts sur la ville et la psychologie de l’espace
- Collecte de données : La collecte de données sur l’ilot démonstrateur choisi ,
- Prise de notes et enregistrement des entretiens pour une analyse approfondie.
- Observations d’événements artistiques interdisciplinaires, en mettant l’accent sur les interactions et les influences réciproques.
- Documentation des observations et relevé des éléments pertinents pour nourrir la recherche théorique et pratique.
- Rendu 1 : le cadre théorique
- Lectures : [référence bibliographique]
- Nombre d’heures : 3 heures par séance
- Travail personnel : 8 heures par séance
Séances 5 et 6
- Analyse des données collectées : Diagnostic regroupement des thèmes et des motifs émergents en considérant les aspects interdisciplinaires.
- Interprétation des résultats par rapport à l’hypothèse de recherche, en prenant en compte les apports des différentes disciplines en question.
- Identification des liens entre les données théoriques et pratiques pour une compréhension globale.
- Réflexion sur les implications interdisciplinaires des résultats et leur impact sur la création artistique.
- Synthèse des résultats de l’analyse et discussion des implications pour l’art, en mettant en évidence les synergies et les défis liés à l’interdisciplinarité artistique.
- Rendu 2 Diagnostic et orientations des propositions
- Nombre d’heures : 3 heures par séance
- Travail personnel : 8 heures par séance
Séances 7 et 8
- Présentation des projets de recherche et/ou de création de chaque étudiant.
- Production des articles de recherche théorique.
- Production des œuvres de création pratique.
- Nombre d’heures : 3 heures par séance
- Travail personnel : 8 heures par séance
Séances 9 et 10
- Finalisation du projet de recherche : révision, édition et préparation pour la présentation ou la publication, en mettant en valeur les contributions de l’interdisciplinarité à la recherche théorique et à la création pratique.
- Rédaction de la conclusion du projet de recherche en soulignant les découvertes interdisciplinaires et les recommandations pratiques pour soutenir l’interdisciplinarité artistique.
- Rendu final
- Nombre d’heures : 3 heures par séance
Langue d’enseignement
- Français
- Anglais (si besoin)
Répartition en heures
- Heures d’enseignement/recherche sur place = 30 heures
- Travail personnel = 80 heures
Effectif
- 25 étudiants en première année de Master
Intervenants
Des experts de l’Avitem et de l’équipe APM responsable du projet opérationnel seront invités à participer en présentiel et en ligne aux sessions des présentations des trois phases.
Marie Baduel, directrice stratégie AVITEM, économiste et urbaniste
Amine Benaissa, urbaniste, professeur associé Paris-Sorbonne, et expert associé AVITEM